Ma Petite Histoire

Il était une fois, une jeune fille prénommée Sandrine, qui vécut une enfance et une adolescence heureuse, sans le moindre problème de santé.
Cette jeune fille était très mince, voire maigre: 1m80 pour 60 kg à 18 ans.



Comme par hasard, l'année de ses 18 ans, donc le moment où elle passe son bac, elle se met à prendre du poids; elle pense d'abord que cela est dû au fait qu'elle mange n'importe quoi. L'examen approchant et le stress aidant, elle ne prend pas le temps de manger correctement et passe son temps à grignoter des cochonneries.

Au bout de quelques mois, elle prend 3 ou 4 kg...Aucun problème, elle se trouvait trop maigre, donc quelques kilos en plus ne lui feraient pas de mal.

A la fin de l'année scolaire, Sandrine prend une dizaine de kilos; elle trouve ça un peu bizarre, elle parle autour d'elle, mais personne ne s'en inquiète...sauf son médecin.

Elle ne se pose pas de question; à plus de 80 kg, elle se sent féminine, bien dans sa peau...

Le souci, c'est que son médecin soupçonne une maladie thyroïdienne et lui fait passer des examens.

Bingo! Une hypothyroïdie!
cry

Elle doit donc commencer un traitement pour limiter les dégâts...un traitement qu'elle est censée prendre jusqu'à la fin de sa vie.
Elle commence par de petites doses, qui seront augmentées au fur et à mesure...
Elle fait aussi un peu de sport, elle s'inscrit dans une salle de fitness.

Allez savoir pourquoi, elle ne maigrit pas pour autant et continue à grossir, même avec une meilleure alimentation.

Elle prend les choses en main quand elle approche les 100 kg
, même si physiquement elle cache bien son poids, elle se sent très mal dans sa peau.
Surtout qu'à cette époque, elle vit avec une personne vraiment néfaste pour elle, qui ne l'aide pas vraiment à aller mieux.


Elle commence donc une série de régimes, hyperprotéinés ou non...Au total, elle a dû perdre une trentaine de kilos, pour en reprendre plus du double: la descente aux enfers commence alors pour elle...

L'homme qui partage sa vie est odieux, elle finit par se débarrasser de lui (rassurez-vous, elle ne l'a pas tué, elle l'a juste mis à la porte
wink)

Une fois seule, au lieu de continuer de se prendre en main, Sandrine se laisse aller donc les kilos envolés reviennent, tout doucement.

Elle décide quand même de réagir et de faire de la danse (orientale et hip-hop).
Son poids se stabilise, mais dans sa vie, rien ne va comme elle veut, aussi bien professionnellement que dans sa vie privée...elle essaie de se maintenir tant bien que mal, mais c'est trop difficile, elle abandonne.

Au bout d'un moment, elle en a assez et ne fait plus attention à son poids; elle se nourrit n'importe comment et ne fait plus de danse.

Sa vie sentimentale est tellement vide, elle repense encore à celui qui lui a fait tant de mal...en fait, elle ne l'avait jamais oublié.

Elle commence à se lasser de tout, à s'isoler...elle devient de moins en moins sociable, de plus en plus irritable, elle pleure tout le temps, elle pense même à revoir ce crétin...elle fait tout pour que son entourage ne voit rien, mais ce n'est pas facile tous les jours.

Son médecin traitant, le Dr R.la trouve fragile psychologiquement et la met sous antidépresseurs.
Elle lui propose, sachant que son poids la gène énormément (elle a dépassé les 140 kg), de passer une semaine ou deux dans une clinique spécialisée dans l'obésité et lui conseille d'aller voir une psy qu'elle connait . Elle ne veut pas y aller, prétextant que c'est trop loin pour elle...


Elle commence à penser aux chirurgies bariatriques, mais ne se sent pas du tout le courage de sauter le pas.

Un jour, elle se décide quand même à prendre rendez-vous à la clinique, pour une consultation avec une nutritionniste, le Dr B.; tout se passe très bien, elle y reste même une semaine où elle réussit à perdre quelques kilos.
Elle a été motivée un bon moment, mais un jour, plus rien ne va...

S'enfonçant dans la dépression, Sandrine craque un jour lors d'une visite chez le Dr B.; celle-ci prend les choses en main, fait une lettre qu'elle doit remettre à la généraliste.
Arrêt de travail d'un mois et demi environ, augmentation de la dose d'antidépresseurs...la dépression est bien là!
Le poids ne bouge plus, même sans qu'elle s'alimente énormément, elle n'a pas d'appétit.
Elle n'a plus le choix, elle doit aller consulter la psy Mme P.

Cette dernière l'aide à bien remonter la pente; et Mademoiselle décide de se prendre en main.
La perspective des chirurgies bariatriques ne l'effraie plus, vu le poids qu'elle a atteint et l'impact sur son moral, il fallait faire quelque chose.

Lors de sa prochaine visite chez le Dr B., elle lui parle de tout celà; celle-ci lui donne les trois principaux choix qui s'offrent à elle: Anneau gastrique, Sleeve ou Bypass...

La machine est lancée, la grande aventure peut commencer
mrgreen

Tout Commence Par Là

Retour à la réalité...

Lors de ma dernière consultation, le Dr B. prend l'initiative de me faire hospitaliser, avec bien sur mon accord, pour faire toute une série d'examens. Il s'agit là de vérifier que je suis bien "opérable".

Au mois de mai de cette année, je profite d'une semaine de congés pour passer trois jours à la clinique. J'ai eu plusieurs consultations:
  • Endocrinologie: j'ai passé une échographie de la thyroïde, elle est tout à fait normale: aspect normal, pas de nodules.
  • Bilans sanguin et urinaire complets: numération globulaire, glycémie, HIV, cholestérol, etc.: tout est ok.
  • Cardiologie: électrocardiogramme normal.
  • Gastroentérologie: une fibroscopie est à faire (la mienne avait déjà été réalisée quelques mois plus tôt), échographie abdominale normale.
  • Pneumologie: étude des fonctions respiratoires: pas d'apnée du sommeil
  • Phlébologue: écho-doppler des jambes: tout est normal
  • Psychologie: le psy de la clinique n'est pas terrible, heureusement, la mienne est top.
  • O.R.L.: recherche de foyers infectieux négative
  • T.O.G.D.: examen satisfaisant.
  • Chirurgie: le rdv avec le chirurgien, le Dr Cl., était à mes yeux le plus important; c'est lui qui allait décider de l'opération qui me convenait le mieux.
Nous avons discuté pendant presque une heure et demie. Il m'a expliqué en détail ce qu'impliquait chaque méthode. Il a calculé mon IMC (Indice de Masse Corporelle) qui est de 44,8. Cela correspond au calcul suivant: IMC=Poids(en kg)/ Taille (en m²).
A la fin de notre entretien, je choisis la Sleeve Gastrectomie, il est plutôt d'accord; il est persuadé que l'anneau gastrique n'est pas fait pour moi, je ne peux que l'approuver. Je ne me voyais absolument pas avec un machin en plastique autour de l'estomac, relié à un boitier placé sous ma peau!

Il me laisse un mois pour réfléchir, en attendant, je continue mes consultations chez la psy et la nutritionniste, qui me remet le compte rendu de mon hospitalisation; tout est positif, si je suis toujours d'accord, je peux me faire opérer!

Voici un lien vers un site, qui explique ce qu'est une sleeve: http://www.chirurgie-digestive.com/index.php?fiche=53&sommaire=2


Fin juin, j'ai rendez-vous avec le Dr Cl. qui me confirme son accord pour la sleeve; nous la prévoyons donc pour le 30 septembre!

En attendant, j'ai changé de mutuelle, parce que celle que j'avais n'était pas avantageuse du tout pour une hospitalisation dans un hôpital privé.

J'ai aussi tenté de me préparer psychologiquement, en prenant renseignements et conseils sur le site: http://gastroplastie.com/
J'ai pu discuter avec des personnes qui ont aussi été opérées par le Dr Cl. Ces témoignages m'ont bien rassurées, je savais que je serai entre de bonnes mains.
Ce chirurgien est très gentil, il fait tout pour rassurer les patients et répondre à toutes leurs questions. Il est passionné par son métier, ça se voit; il peut en parler pendant des heures et des heures.

Le 2 septembre, j'ai rendez-vous avec l'anesthésiste, le Dr L.
Très sympathique, très speed, très efficace. Il répond aux dernières questions que je me posais, et tente de me rassurer car il voit bien que je suis stressée.

Quatre jours avant l'intervention, je dois faire un "régime yaourt", pour préparer l'opération.
Je ne dois manger que des yaourts nature O%, et un bouillon de légumes le soir.
Cela absorbera les graisses du foie et lui permettra de rétrécir au maximum. Le chirurgien aura alors toute la place nécessaire pour travailler correctement.

Arrivée à l'Hôpital

29 septembre 2008, date très importante pour moi.

C'est le jour où je rentre à l'hôpital (H.P.V.Y.).
J'arrive vers 16h, je suis accueillie par une jeune femme très sympa.
Comme par hasard, la prise en charge de la mutuelle n'est pas arrivée, donc je ne peux pas avoir ma chambre.

Elle me dit ne de pas m'inquiéter, qu'elle appelle elle-même la mutuelle pour qu'on lui faxe ce document...elle tombe sur un abruti qui lui certifie que la prise en charge ne sera mise en place qu'après avoir renvoyé un certain document, qui doit être validé par le médecin-conseil...Comme si ça se passait comme ça! Pourquoi les imbéciles aiment-ils afficher avec fierté l'étendue de leur ignorance?...

Bref, j'étais en boule, et j'appelle moi-même; je tombe sur une dame compétente qui me dit qu'elle peut me faxer la prise en charge dans les minutes qui suivent...

On attend encore quelques minutes, le temps que je remplisse un chèque de caution et que je discute un peu avec mon frère et ma soeur qui m'avaient accompagnée. La prise en charge arrive enfin, on m'attribue une chambre et c'est parti, une aide-soignante vient me chercher...

Dans l'ascenseur, j'ai le cœur qui bat; je me dis: "demain matin, tu passes sur le billard, ça y est, tu ne peux plus reculer!" J'étais vraiment stressée.
confused

Arrivée dans ma chambre (j'ai demandé une chambre particulière, je veux souffrir tranquille dans mon coin après l'opération
lol), l'aide-soignante me pose les questions d'usage:
  • Avez-vous des prothèses?
  • Faites-vous des allergies?
  • Êtes-vous rasée? eek cette question m'a laissée perplexe!
Apparemment, elle ne parlait pas seulement de la zone pubienne!
Ensuite elle me demande si je veux la tondeuse...elle a remarqué que je ne ressemble pas au yéti??? Elle a surement cru que j'avais des poils sur la poitrine et le ventre? Enfin bref, elle nous a bien fait rire.

Une fois qu'elle est partie, une de ses collègues vient pour me peser: 145kg. J'ai perdu 2kg suite au régime yaourt.

Après la pesée, la saignée!
Un laborantin vient me faire une prise de sang; il est tellement jeune, j'ai bien failli lui demander s'il était majeur!
lol
Le principal est qu'il a réussi à trouver ma veine du premier coup, chose très difficile chez moi.

Après lui, vient l'anesthésiste, le Dr L. Il est venu s'assurer que je n'avais pas de questions de dernière minute et me donner les dernières consignes:
  • ne rien rien absorber après minuit (attention, je ne suis pas un Gremlins mrgreen)
  • penser à retirer les piercings et les bijoux
  • ne pas boire avant l'opération, à part l'eau qui servira à la prémédication...
Il m'a dit: "Tu verras, tout se passera exactement comme je le décris".
Mine de rien, il a réussi à me rassurer.

Quelques minutes après, mon repas arrive, un vrai festin de roi! deux yaourts!
On m'a donné du sucre aussi, mais je n'y ai pas touché...

Le soir venu, douche à la Bétadine, y compris les cheveux. Ça fait bizarre de se doucher entièrement avec ce produit qui donne une odeur corporelle très spéciale, une fois sec.

Au coucher, l'infirmière me donne un demi comprimé d'Atarax, histoire que je puisse dormir et que je ne stresse pas trop.
J'étais assez fatiguée, donc je n'ai pas eu de mal à m'endormir.

Le Jour J

30 septembre 2008

On y est, je vais passer sur le billard!
cry
L'infirmière passe me réveiller vers 6h30; re-douche à la Bétadine puis habillage pour la circonstance: charlotte sur la tête, blouse ouverte à l'arrière (très sexy-chocolat!lol ) et surchaussures.
En attendant qu'on vienne me chercher pour m'emmener au bloc, je me suis allongée et commençai déjà à somnoler. Un brancardier pas très sympathique arrive une demi-heure plus tard; je m'allonge sur le brancard et c'est parti!

Je vois rapidement le chirurgien avant d'entrer au bloc, on discute deux minutes.

Quelques minutes plus tard, on me fait entrer dans la salle de torture: il y fait froid!
L'anesthésiste, le Dr L. me demande si j'ai amené les bas anti-thrombose prescrits par le Dr Cl; je les avais oubliés dans mon sac; il demande alors au brancardier d'aller les chercher.
L'infirmière me les met, alors que je suis à moitié en train de comater.

On me met sur une espèce de matelas chauffant, ça fait du bien!
Le Dr L. me pose une perf et me met un masque à oxygène sur le nez. Je me sens mal, le masque me fait suffoquer, je panique, je secoue la tête pour qu'il me le retire... il me rassure, me dit de respirer doucement, que tout va bien...j'entends même une infirmière qui se propose de tenir le masque. Elle le fait et c'est tout ce dont je me souviens.

Le Réveil

C'était horrible!

J'ouvre les yeux, je ne sais pas si l'opération a eu lieu ou pas...je suis entre le rêve et la réalité.
Je vois des gens passer devant moi et là, je me dis: "et m...., c'est arrivé!"
J'essaie d'ouvrir un peu plus les yeux, je n'y arrive pas. Mes paupières semblent peser quinze tonnes chacune!

Je n'avais pas de masque, tant mieux, j'aurai encore paniqué. En revanche, j'ai bien la sonde naso-gastrique que je redoutais tant...elle est difficile à supporter au début, après on s'y fait.
J'avais un petit objet dans la bouche, dont je ne connais pas le nom; je suppose que c'est censé m'empêcher d'avaler ma langue...

Je voyais encore des gens s'agiter autour de moi, j'avais froid; j'ai beaucoup tremblé à un moment donné, mais pas à cause du froid, je pense surtout que c'était dû à cet espèce d'état second dans lequel j'étais...j'avais tellement peur!

J'ouvre un peu plus les yeux, je vois au loin l'anesthésiste, le Dr L.; je ne sais pas pourquoi, je commence à lever la tête comme pour essayer de me lever...Il arrive vite pour me rassurer et me dire que tout va bien.

Je sens cette satanée sonde qui me fait un peu mal au nez et à la gorge. La déglutition était bizarre...je la sens qui se balade dans mon larynx...beurk!

Je ne sais pas quand, le brancardier me ramène dans ma chambre...sur le chemin, il me demande si je suis bien dans la 117...il m'aurait dit 456, j'aurai dit oui aussi!

Retour En Chambre

De retour au bercail, le personnel soignant s'assure que je suis bien consciente et s'affaire à prendre mes constantes ( tension, saturation, température) toutes les heures ou peut-être toutes les demi-heures, je ne sais plus.

Je commence peu à peu à reprendre mes esprits, j'arrive un peu parler, du coup je peux répondre comme je peux aux questions des infirmières.
Elles me demandent à chaque fois si j'ai mal et si c'est les cas, quelle note je donnerai à la douleur sur une échelle allant de 1 à 10.

Ce qui est difficile à ce moment là, c'est que je ne peux pas me lever, je dois donc demander le bassin! Horreur! Je l'ai fait deux fois, à contre-cœur.

Une partie de ma famille passe en fin d'après-midi; je suis contente mais j'ai surtout envie de me retrouver seule pour me reposer et être au calme...

Le téléphone a sonné plusieurs fois dans l'après-midi, tant pis, j'ai laissé sonner, pas la force de répondre.

Je ne réponds qu'à deux appels en début de soirée, je me sentais un peu mieux.

Aux alentours de 18h, un kiné passe, pour m'aider à m'asseoir et à me lever...Je pensais en être incapable, mais finalement, j'étais contente (plus besoin de demander le bassin chaque fois que ma vessie me titille
razz).

J'ai passé ma nuit à aller faire pipi; j'ai dû me lever au moins quinze fois!

Alors curieuse comme je suis, j'en ai profité pour regarder dans le miroir ce qu'on avait fait sur mon bidon...j'ai été surprise de voir des pansements bien nets, bien propres qui ne saignent pas...je ne sais pas trop ce que j'ai pu m'imaginer. La seule chose qui m'a vraiment choquée: le drain, qui sort d'un de mes pansements! J'étais un peu horrifiée, ce truc est relié à un redon qui récupère toutes les saletés que rejettent mon corps...pas très glamour confused

J'attends le matin avec impatience, j'ai trop hâte qu'on me retire ma sonde; ça aussi m'a empêché de dormir, elle m'a blessé un peu le nez et la gorge.

1ère Journée Post-Op

1er octobre 2008

Je n'ai pas eu de mal à me réveiller, normal, je n'ai pas dormi!
Vers 7h, prise de la sat, la tension, la température...et prise de sang!

Les infirmières me mettent des anti-douleurs en intraveineuse, donc je n'ai pas de douleurs particulières. Les cicatrices tirent un peu, mais c'est supportable.

Une heure plus tard, le phlébologue passe pour me faire un echo-doppler, pour être sûr que je n'ai pas de phlébite: tout est OK.
Merci aux bas anti-thrombose! Il faut les garder autant que possible la journée, mais pas la nuit.

Je n'ai aucune sensation de faim, bien que ça fasse un peu bizarre de ne pas manger. Je ne dois rien absorber jusqu'à vendredi. Pas même la moindre goutte d'eau; le brumisateur est bien utile!

Dans l'après-midi, le chirurgien et l'anesthésiste m'ont envoyé une personne qui va subir aussi une sleeve dans quinze jours.
Très gentille, on a pas mal discuté; de la décision de se faire opérer, des conséquences sur notre santé, des réactions de nos entourages respectifs, de comment l'obésité a changé et pourri nos vies...

Sinon, rien de spécial à signaler, pareil pour la journée suivante à part peut-être un peu de fatigue. En plus, je commence à m'ennuyer un peu.
Heureusement que j'ai les visites de la famille et les coups de fil et message des amis pour tenir le coup; parce que la semaine est bien longue mine de rien!

La Délivrance!

3 octobre 2008

Aujourd'hui, grande journée!
Je passe mon TOGD (Transit Oeso-Gastro-Duodénal):
c'est une radio de la partie haute du tube digestif que l'on fait à jeun. Le radiologue nous fait boire un liquide assez infâme, pendant qu'il prend des clichés. Cela lui permet de surveiller son trajet dans l'œsophage, l'estomac et le duodénum.

Je me réveille vers 7h30, je ne sais pas du tout à quelle heure je dois descendre à la radiologie; d'ailleurs, le personnel soignant n'en sait pas davantage.

Je me prépare, je prends mon temps, mais j'avoue que je stresse un peu; je me demande si l'examen sera bon, si je pourrai réellement sortir le lendemain...

Le temps passe, je regarde toutes les conneries qui passent à la télé...au passage, Des Jours et Des Vies, que je ne connaissais pas, est une vraie daube!
Pire encore que Les Feux de l'Amour et Plus Belle La Vie réunis!
(Je ne critique pas PBLV, je ne rate jamais un épisode! mrgreen)

Bon, revenons à nos moutons...
Je finis par m'endormir et l'infirmière vient me chercher vers 11h pour m'accompagner à la radio.
Arrivée dans le service, je m'asseois dans le couloir, qui sert de salle d'attente; il y fait froid, il y a des courants d'air.

Le radiologue arrive, il ne dit même pas bonjour (espèce de mal élevé!
mad); il est froid, directif...parfois, certains devraient arrêter de se prendre pour des dominateurs...
Il me fait monter sur l'engin de torture et me demande de me mettre dos à la plaque; il me donne un gobelet rempli de cette mixture si délicieuse, et c'est parti!

La première gorgée a été assez difficile, j'avais peur d'avaler, je craignais que ça me brûle l'estomac.
Les gorgées suivantes n'étaient pas mieux, j'avais une énorme envie de vomir.

Comme par hasard, certains clichés étaient ratés, parce que j'ai respiré sans le vouloir, quand il ne le fallait pas. Il me stressait tellement ce bonhomme!

Quand l'examen se termine, je retourne m'asseoir dans le couloir plein de courants d'air. L'infirmière repasse me chercher pour me ramener dans ma chambre et là, j'ai commencé à stresser pour les résultats (ceux qui me connaissent savent que je suis une stressée de naissance
wink)

Une heure plus tard, le Dr L. déboule dans ma chambre pour m'annoncer que mon TOGD est nickel. J'étais trop contente!
L'infirmière arrive aussi pour me retirer ma perf, quel bonheur de ne plus avoir cette énorme aiguille plantée dans la main!

Il fallait que je partage ma joie avec mon entourage, j'ai commencé à appeler toutes les personnes de mon répertoire. razz

Une demi-heure plus tard, on m'amène un bouillon de légumes (ou plutôt de l'eau colorée)...ça n'avait pas de goût, mais ça faisait du bien d'avaler quelque chose de chaud. J'ai aussi eu droit à un thé dans l'après-midi et j'ai enfin pu boire de l'eau! Ça m'avait manqué!

Une ou deux heures plus tard, les infirmières viennent s'occuper de mes cicatrices. C'est une élève infirmière qui s'est occupée de moi, sous la surveillance d'une titulaire.

Elle a commencé par nettoyer les quatre "petites" plaies avant de s'occuper du monstre: le drain!
J'avais tellement peur d'avoir mal! En fait, ça se retire en plusieurs fois, deux seulement dans mon cas...J'aurai bien aimé le savoir avant, histoire d'être prête psychologiquement.

L'infirmière défait le gros pansement et nettoie bien les contours du drain. Elle se retourne pour prendre un instrument et j'en profite pour jeter un coup d'œil: j'aurai mieux fait de m'abstenir! Je vois ce tuyau qui sort de mon bidon! Beurk!

Elle découpe ensuite un fil, à l'aide d'un bistouri. Avec ce même objet, elle va couper un bout du tuyau, tirer 2cm environ et planter une épingle à nourrice dedans, de façon à ce qu'il ne retombe pas dans le trou.
Elle met des compresses sous l'épingle, pour ne pas que ma peau soit irritée, et d'autres dessus, pour éponger le liquide sale qui sort. Un peu de sparadrap autour, et c'est terminé; je n'ai pas ressenti la moindre douleur!

Le soir, j'ai encore droit à un bouillon de légumes, un peu plus savoureux; ça fait un bien fou, même si je n'ai pas pu le terminer.

J'ai eu beaucoup de mal à m'endormir ce soir-là, sachant que je quittais l'hôpital le lendemain, j'étais un peu surexcitée.

Dernières Heures à l'Hôpital

4 octobre 2008

Je me lève vers 6h30, parce que le chirurgien doit passer me voir très tôt. J'ai bien fait, parce qu'il est arrivé à 7h.
Nous avons discuté pendant plus d'une heure, du déroulement de mon opération, des suites, des progrès que fait la médecine dans le domaine de la chirurgie de l'obésite...
Le Dr Cl. est vraiment très pro, il prend le temps de discuter avec ses patients, de les rassurer...Je suis bien contente qu'il ait été mon chirurgien; je sais que j'ai été entre de bonnes mains.

Une fois qu'il est parti, je prends enfin une douche (la toilette aux lingettes depuis l'opération, c'est vraiment dégueu!
confused)

Je comptais m'en aller vers 10h30, j'ai demandé à ma sœur de venir me chercher vers 10h15.
Vers 10h, pas de nouvelles de l'infirmière donc je l'ai appelée pour qu'elle me retire le reste du drain.
Elle le fait consciencieusement, toujours sous l'œil averti de sa titulaire.

Elle décolle doucement le pansement, retire les compresses souillées, nettoie une première fois. Elle sèche bien la zone puis retire l'épingle à nourrice.
Elle tire ensuite sur le drain, très doucement, je n'ai pas eu la moindre douleur.

Quand tout est terminé, je vérifie que je n'ai rien oublié dans la salle de bains, l'armoire, les tiroirs...Et c'est parti pour ma nouvelle vie!

Retour à La Maison

4 octobre 2008

Je ne rentre pas directement chez moi, je vais passer une semaine ou deux chez mes parents. Je préfère ne pas rester seule pendant la première partie de ma convalescence.

Avant d'y aller, ma sœur et moi allons rapidement faire quelques courses; il me faut des soupes, des fruits, des yaourts...et surtout, les médicaments et pansements prescrits par le chirurgien.

J'ai l'impression d'être en pleine forme, je n'ai pas du tout envie de me reposer, malgré que je marche à deux à l'heure...

Je me rends vite compte que si le moral est bon, le physique ne suit pas du tout!
Le moindre effort me fatigue, j'ai même du mal à porter mon sac à main, j'ai l'impression qu'il pèse une tonne!

Une fois les courses terminées, il faut monter les trois étages du bâtiment où vivent mes parents...quelle galère! j'arrive en haut, je n'en peux plus!
Il me faut cinq minutes pour reprendre mon souffle et tout va bien.

Toute ma famille était là, j'étais contente, surtout après avoir passé une semaine toute seule (ou presque).
Je me sentais bien parce que je n'avais plus d'infirmières qui venaient me déranger toutes les heures, plus d'odeurs de l'hôpital (sauf la Bétadine, je dois m'en servir pour nettoyer les cicatrices)

La première chose qui m'inquiète, ce sont mes pansements, je dois chercher une infirmière libérale pour s'en occuper. J'ai aussi des injections d'anti-coagulants à faire tous les soirs, pendant une semaine, mais je me les fais toute seule.

Je n'ai trouvé qu'une infirmière, après en avoir appelées une dizaine. Elle passera le lendemain matin.


5 octobre 2008

L'infirmière passe aux alentours de 10h, elle me demande quel style d'opération j'ai subi avant de regarder mes pansements...elle hurle presque quand je lui dis que j'ai subi une gastrectomie! Elle trouve que c'est beaucoup trop radical, qu'il y a avait sûrement une solution "moins barbare"...(de quoi je me mêle?)
Je lui explique mon point de vue, elle n'en a rien à faire...pas grave, je sais que j'ai pris la meilleure décision de ma vie, concernant ma santé.

Elle défait les pansements et me dit que je n'aurai pas besoin d'elle pour les changer; je jette un coup d'œil, il n'y a rien de dégoutant comme je l'imaginais.
Le Dr Cl. a vraiment fait du super boulot.
Il suffit que je nettoie à la Bétadine et que je change les pansements tous jours.

En ce qui concerne les repas, je me nourris de soupes, de jus de fruits (que je fais moi-même) ainsi que de yaourts.
Le premier petit déjeuner a été difficile: je suis censée avaler un thé et un yaourt ou une bouillie...impossible! Mon traitement médical me remplit déjà l'estomac: un comprimé d'Azantac (pansement gastrique), 2 gélules d'Azinc Optimal (vitamine D), une ampoule de Mag2 (Magnésium)...

Jour après jour, j'arrive à ingurgiter, en plus des médicaments, un peu de jus de fruits et un demi yaourt.
Sinon, en ce qui concerne les soupes, elles passent très bien la première semaine.
Je n'en mange pas beaucoup à la fois, mais ça me cale, c'est le principal.

12 octobre 2008

Deuxième semaine post-op: je commence à craquer...la soupe me sort par les yeux! j'ai envie de choses plus savoureuses comme du jambon, de la viande...
Heureusement, j'ai rendez-vous chez ma nutritionniste le 15! Je prends donc mon mal en patience...je varie les soupes autant que possible, mais au bout d'un moment, ça me dégoute!

15 octobre 2008

Mon rendez-vous tant attendu!
Le Dr B. me demande comment s'est passé l'opération, comment je me sens, si j'arrive à me nourrir comme il faut...
Elle est ravie de voir que j'ai perdu 10kg...pas autant que moi :)
Pour vérifier que tout va bien, elle me prescrit un certain nombre d'examens sanguins à faire.
La chose la plus importante est qu'elle m'autorise à passer au mixé!!!!!!!!
Grande nouvelle! je vais enfin pouvoir manger ce qui me fait plaisir!

En sortant de son cabinet, je file faire des courses; j'achète rapidement du jambon, des escalopes de dinde, des fruits et de la purée surgelée (brocolis et courgettes).

Dès que je rentre, je me fais chauffer quelques galets de purée, je mixe 2 tranches de jambon et là, je me régale!!!!
Ça fait du bien d'avaler de la nourriture plus solide. Je fais attention à manger bien lentement, j'ai peur d'avoir mal...mais tout se passe bien.

Je varie autant que possible mes menus, pour ne pas être écœurée.
Je ne mange pas que des purées, je mange aussi des légumes qui n'ont pas besoin d'être mixés, lorsqu'ils bien cuits: chou-fleur, brocolis, courgettes...
Ce qui est difficile pour moi, c'est de manger du poisson; j'ai horreur de ça mais j'essaie tout de même. La première fois, c'est assez bien passé, avec un peu de sauce soja, mais quand j'ai réessayé, ça m'a donné des nausées...C'était du cabillaud, j'essaierai peut être un autre poisson...

Pour mes petits-déjeuners, j'ai droit un chocolat chaud (lait écrémé, cacao non sucré et édulcorant), et des biscottes beurrés (le pain est apparemment mal digéré).
Je prends rarement de chocolat le matin, mais plutôt un jus de fruits. Soit je le fais moi-même soit j'achète des jus 100% fruits, sans sucres ajoutés.

01 novembre 2008

Finalement, le chocolat chaud ne passe plus, ça m'écœure...rien que l'odeur me donne la nausée; il en est de même pour certains autres aliments comme certains fromages, le poisson (je n'étais pas une grande fan, mais là ça me dégoute réellement), le jus de fruits raisin-litchi (que j'adorais avant)...

Je devrais déjà être à la nourriture plus solide et variée, mais le mixé ne passe pas très bien, donc je dois continuer les purées...
J'ai tendance à vomir donc j'y vais doucement.

03 novembre 2008

J'ai rendez-vous avec le Dr Cl., mon chirurgien.
Après pas mal d'attente car il y a eu des retards, je le vois enfin. L'entretien a été assez rapide, puisque tout va relativement bien.
Il s'étonne tout de même que je n'ai pas faim et que la nourriture passe si mal.
Il est d'accord avec le fait que je reste pour le moment au mixé.
Après sa consultation, je file à la radiologie, où il me rejoint pour mon TOGD.

L'examen se déroule bien, tout est normal, l'estomac n'a aucune anomalie...tout va bien!
J'ai pu voir le cheminement du liquide dans l'œsophage puis dans l'estomac, grâce à un écran installé en face de moi...c'était assez impressionnant, surtout quand on voit ce qui reste d'estomac...

Back To My Life...

Me revoilà, après quelques mois d'absence...

Il faut que je vous raconte ma nouvelle vie!
lol

Pour tout vous dire, elle n'est pas très facile; je vais vous expliquer pourquoi.

Juste avant les fêtes de fin d'année, j'étais un peu angoissée; je me demandais comment j'allais pouvoir profiter des fêtes sans être frustrée. Heureusement, le Dr B. de la Clinique de V. me suit sérieusement; elle a su me rassurer et me donner tous les conseils nécessaires.
Résultat, tout s'est très bien passé. J'ai gouté à un peu tout, sans excès.


Après être passée de la nourriture mixée à une alimentation pratiquement normale, j'ai eu de grosses carences en vitamines A, D, en protéines, fer...ce qui a entraîné une énorme fatigue. J'avais d'ailleurs repris une activité sportive deux mois après l'opération que j'ai été obligée d'arrêter. Cette fatigue était due au fait que je mangeais en trop petites quantités; c'est vrai que j'avais un peu peur d'avoir mal, de vomir... je n'avais jamais très faim.
J'ai dû me forcer à m'alimenter de manière plus conséquente pour retrouver la forme. Un séjour à la Clinique de V. a été obligatoire, car je n'arrivais à rien toute seule. Je trouvais les repas qu'on me servait la bas bien trop importants, mais ils étaient adaptés à mon "micro-estomac" donc je n'avais rien à craindre.(Au passage, merci au Dr B. d'être là pour me rassurer) Je me suis rendue compte que je ne me nourrissais vraiment pas! Un vrai repas était composé comme suit: une petite salade verte, un plat de viande accompagné de légumes verts et de féculents, un peu de fromage, un petit bout de pain et un fruit. C'était vraiment loin de ce que je mangeais chez moi!
A la maison, je ne me contentais que d'un plat de légumes et d'un demi steak par exemple; et si j'avais un peu de place, je mangeais un fruit.
J'ai complètement délaissé les laitages et je ne variais pas assez mes repas. Il était normal que des carences surviennent.
J'ai passé une semaine à la clinique où j'ai pu reprendre des forces et me reposer. Ma tension était aussi tellement basse, j'en avais bien besoin.
Après quelques semaines, je fais un bilan sanguin: ma thyroïde recommence à faire des siennes, certaines carences sont toujours là, mais je n'ai plus de problèmes avec mes protéines cool. Il y a aussi d'autres choses qui n'allaient pas, mais je ne saurais vous dire en détail. Après les carences, encore des problèmes! Ma tension me joue régulièrement des tours; je souffre d'hypotension. Il m'arrive souvent de ne pas pouvoir me lever de mon lit parce que ma pression sanguine est beaucoup trop basse...

Suivi du Poids et Photos

Me voilà, 2 semaines avant l'intervention, pendant les vacances:


Le week-end précédant l'intervention: 147 kg:


  • A l'arrivée à l'hôpital (29/09/2008): 145 kg
  • Au 07/10/2008: 139 kg
  • Au 14/10/2008: 136 kg:



  • Au 05/11/2008: 133 kg



  • Au 19/11/2008: 127 kg (20 kg de moins!!!!)
BILAN A UN AN:
  • Au 01/10/2009: 110 kg
Voilà à quoi je ressemble un an après mon opération; je suis très contente du résultat, mais la lutte contre les kilos n'est pas encore terminée!




AVANT APRÈS



Eh oui, c'est bien moi! J'ai moi-même du mal à me reconnaître...
Repose en paix, "ancienne" Sann...